arrivée d' une villageoise

Bien que portant une chaude cape de laine Petrasis commença à sentir le froid glacial en attendant derrière cette porte fermée.
Elle eut surement poussée cette porte pour se mettre à l’ abri si elle n’ eut craint qu’ un chien féroce ou un homme de garde ne lui aurait eut barré volontairement l’ entrée et aurait eut vite fait de la repousser dehors.

Alors Petrasis se résigna à attendre toute tremblante comme une pauvrette.

Quand soudain, une belle noble dame qui revenait de sa promenade, vint à sa rencontre, Petrasis ramassa alors son baluchon pour le serrer bien fort contre elle, avant de se retourner légèrement pour lui faire face.

Bonjour dame, mon nom est Petrasis et je viens proposer mes services, l’homme qui m’envoie se fait appelé sieur Distephano.

Petrasis presque gelée pria dans sa tête pour que la bonne dame puisse au moins lui permettre de se réchauffer avant de repartir si cette famille n’avait pas d’emplois à lui proposer.

En pénétrant dans le hall d’entrée Petrasis sentit de suite la chaleur la recouvrir, et instinctivement elle zieuta la grande cheminée où crépitait un feu. Sur l’invitation de la Dame, Petrasis s’empressa de s’approcher du foyer rougi par la flambée pour se réchauffer, après avoir posé son baluchon sur le sol en marbre.

D’un geste elle ôta son capuchon de sa tête puis dénoua sa cape afin d’ être plus à son aise pour étendre ses deux bras devant l’ âtre étincelant et réchauffant.

Tout en se frottant délicatement ses mains au-dessus de ce bon feu, elle répondit à la Dame

Oh ! Ne vous gênez pas Dame Alice ! Surtout pas devant moi !, je ne suis qu’une simple jeune fille, votre tutoiement m’ est agréable à entendre et avec le temps je me permettrai volontiers de vous en donner le même.

Commençant alors à ressentir l’atmosphère chaud de l’intérieur, Petrasis termina de se découvrir en écartant les rabats de son vêtement de laine et laisser ainsi apparaitre sa robe campagnarde tissée dans un fils de lin de couleur crème.

Vous avez donc un emploi pour moi ? Que cela me réjouis, après tant de marche j’aurais été très triste de ne pas en trouver un, et votre demeure est si vaste que le travail ne doit pas manquer.

L’expression timide du début disparut du visage de Petrasis en dessinant un sourire ravie à l’ intention de Dame Alice.

Oh ! Comme vous me proposez un choix sur les postes où je pourrai vous servir, c’est sans hésitation que j’accepte le poste d’intendante, il est évident que vous avez des attentes sur cette fonction, aussi je désirerai que vous m’en disiez les premières tâches que j’exécuterai avec plaisir, car c’est un honneur que vous me faites en me donnant l’occasion de servir la si noble famille Pendragon.

Petrasis avait juste eu le temps de terminer sa phase, lorsqu’ elle vit venir à leurs rencontres un seigneur aussi magnifiquement vêtu que Dame Alice.

Après s’être inclinée légèrement devant ce nouvel arrivant, elle se présenta

Bonjour sieur Arthur Pendragon, mon nom est Petrasis, je suis envoyée par sieur Distephano pour me mettre au service de votre famille, et comme je le disais à Dame Alise je serai forte intéressée par le poste d’intendante.

Pendant toute son élocution devant ces étrangers aux allures si intimidantes, Petrasis n’avait cessé de froisser et de passer entre ses doigts le lacet pendant de sa cape.

Sans cesser de froisser le lacet de la cape dans sa main, Petrasis jeta quelques regards furtifs et discrets sur ce qui l’entourait, car cet endroit était bien différent de son modeste logis, constitué d’une pièce où dans un coin caché par des rideaux reposait une paillasse et un peu plus loin sur le mur d’en face creusé dans la pierre s’affichait comme un trésor, une cheminée où cuisait fréquemment une marmite de soupe aux lards.

Il arrivait même parfois, suivant le temps et la température du dehors, que poules, chèvres et autres bestiaux domestiques viennent s’entasser dans l’unique pièce pour partager alors la même source de chaleur que la demoiselle.

Ici tout était différent et si bien rangé, un parfum de roses flottait dans l’air, cela changeait de l’odeur de gras que connaissait Petrasis, pas une seule souillure sur les tapisseries décorant le hall, chaque chose était astucieusement mise en valeur comme pour faire plaisir aux yeux des visiteurs.

Petrasis fut subitement tirée de sa rêverie devant ce majestueux décor, lorsqu’ elle entendit la voix du seigneur. A cet instant-là, elle prêta une oreille plus attentive à ce qu’il se mit à dire, avant de poursuivre la conversation.

Oh ! Je m’en excuse de vouloir parler de mes activités de service,

Petrasis baissa la tête un peu honteuse de vouloir s’investir trop rapidement dans son travail, et s’empressa de suite de rajouter

il est vrai qu’ici ce n’est pas un endroit de travail et que pour m’expliquer mes fonctions, une salle de bureau serait plus appropriée.

La figure de Petrasis devint rayonnante, quand sieur Arthur Pendragon enchaina sur une invitation à boire un gobelet de nectar,

Oh ! Je ne vous cacherai pas que cette conversation m’a asséchée la bouche en plus du voyage, mais je laisse à Dame Alise, la priorité d’accepter, car je n’ai nullement l’intention de partager un verre sans son accord.

Après avoir dit cela, Petrasis recula d’un pas courtois pour laisser la Noble Dame répondre à l’ offre de son cousin.

Devant la proposition si tentante du seigneur, Petrasis ne résista pas longtemps, en plus il parlait d’un vin de bourgogne et à part la traditionnelle bière servie généreusement dans les tavernes du comté de Flandre, Petrasis ne connaissait pas encore le gout du raisin fermenté.

Et comme la demoiselle ne ratait jamais une occasion de découvrir de nouvelles choses, elle acquiesça de la tête pour donner son accord afin de profiter de ce petit moment de relâche.

Vous savez sir Arthur Pendragon, c’est rare pour moi qu’un seigneur me serve, en plus dans des gobelets en argent, je ne sais pas si cela est dans les convenances mais je ne m’en plains pas,

Petrasis se demanda si, elle avait eu raison de dire cela, après tout ce moment lui était très profitable et cela la changeait des gens qu’elle côtoyait.

Je gouterai donc volontiers un gobelet de vin de bordeaux

Observant ce qu’il allait faire, elle se rapprocha discrètement du bar.

La jeune fille eut un regard un peu soucieux, non que son verre ne fut pas assez rempli, mais le sieur ne répondait pas à sa question sur les charges de ce poste

Oh ! Pardonnez si je suis effrontée, mais vous venez de dire que vous discuteriez du travail après, et voilà qu’à cet instant vous en faite référence.

Petrasis très étonnée n’abandonna pas sa réflexion et rajouta

Puis que vous avez changé d’avis et bien dites-moi vos attentes sur cette fonction de seconde intendante, je vous mets en garde si je ne me charge que d’accueillir les gens comme un garde, je trouverai d’autres occupations pour ne point m’ennuyer.

Puis réfléchissant rapidement, elle se demanda si déjà l’emploi d’intendante, n’était pas conséquent.

A moins que ce poste ait en charge plus de travail ?

En attendant la réponse de sir Arthur Pendragon, Petrasis saliva devant le gobelet.

La main de Petrasis se saisit du gobelet en argent, que lui tendait sieur Arthur Pendragon,

Merci sir Arthur Pendragon

Mais avant d’en goutter le contenu, elle attendit que Dame Alise accepte le jus de pomme si gentiment offert par son cousin. Voyant que cette dernière hésitait, Petrasis en profita pour humer le parfum de ce nectar rouge.

Hum ! Ce vin à une agréable odeur

Dit Petrasis, avant de relever la tête et de reposer le godet de métal sur la table

Cela me conviens, je suis même très honorée d’accueillir vos hôtes, et j’y mettrai beaucoup d’enthousiasmes afin de servir au mieux votre famille.

Tout un coup sentant une mèche de ses cheveux glisser sur son visage, elle s’arrêta de parler pour pincer entre ses doigts ses cheveux indisciplinés et les coincer avec soin derrière son oreille.

Excusez-moi, vous savez seigneur, je suis souvent seule, donc je sais faire beaucoup de choses et comme ici je ne connais pas assez vos besoins, et bien ! Je vous propose, de faire de mon mieux pour occuper d’autres fonctions selon votre demande du moment.

Par chance, elle venait de terminer de répondre au sir, lorsque arriva son ami, de suite Petrasis reconnut sieur Distepphano,

Oh, toi ici, je suis ravie Disterphano de te …. Oh ton frère ? Oh alors je dois te vouvoyer ?

Petrasis ne put cacher sa surprise sur son visage, mais une fois ce court moment passé, elle se ressaisit

Effectivement Disterphano, je vois bien que vous êtes tous très demandés, et que moi je vous monopolise un peu de votre temps.


Afin de conclure au plus vite, Petrasis toujours très efficacement et radicalement trancha.

Si vous n’y voyez pas d’inconvénient et si vous acceptez de m’employer, pourriez alors me remettre la clef de ma chambre pour y déposer mes affaires et prendre mon service au plus vite.

Terminant ainsi ses propos, la damoiselle regarda les maîtres des lieux , en attendant la décision qu’ils allaient prendre à son sujet.